Jour 8 – Lundi 29 août 2016
> Kunming 昆明 / Jianshui 建水
Le réveil à 4 heures du matin est un peu dur… Heureusement notre ami chinois nous attend pour nous indiquer la sortie et sa gentillesse nous donne l’énergie nécessaire pour débuter notre journée. Une fois dans les rues de Kunming nous devons trouver un taxi direction la gare routière sud où les bus partent pour Jianshui.
Les aventures repartent de plus belle, à peine sorties de la gare, un chauffeur plus ou moins privé nous sollicite à un prix plutôt intéressant (mais trop cher pour nous), nous décidons donc de tenter notre chance auprès de la file de taxi qui s’offre à nous. Après une dizaine de négociations, aucun ne souhaite nous conduire à destination au prix demandé, nous revenons donc vers le premier chauffeur et montons dans sa voiture.
Alors que nous étions prêtes à partir, nous voyons le chauffeur s’en aller plutôt que de prendre la route, nous attendons 10 minutes et par agacement (nous n’avons pas tenu notre dictons sur la patience) nous sortons de la voiture pour nous rediriger vers les taxis. Son histoire semble un peu louche et le doute nous suggère la méfiance. Quelques instants plus tard, celui-ci nous vient nous rechercher. Cette fois-ci Juliette fait preuve d’autorité et lui dit que si on le suit, on démarre maintenant (pour comprendre il faut l’imaginer tenir un volant et faire un geste qui veut dire -maintenant-).
Notre chauffeur semble se plier à nos exigences, parvient tout de même à embarquer une passagère chinoise sur la route… Nous comprenons que depuis le départ il souhaite remplir la voiture pour se faire plus d’argent. Quand nous comprenons que le tarif reste fixe et non dégressif à mesure que la voiture se remplit, cela sent un peu l’arnaque, mais bon, à bientôt 5 heures du matin nous ne souhaitons qu’une chose, c’est arriver à destination pour se poser (ça c’était avant la suite des événements, lorsque l’optimiste était encore de mise).
Nous arrivons donc vers 6 heures du matin à la gare routière au sud de Kunming et les bus pour Jianshui ne partent pas avant 11 heures selon nos guides. Désespérées et rincées, une lueur d’espoir et de confort se dessine lorsque nous trouvons un hôtel. Malheureusement après avoir attendu 20 longues minutes que l’hôtesse termine avec le client nous précédant, elle nous informe de façon nonchalante que l’hôtel est complet. Tous nos espoirs s’évanouissent instantanément et nous regrettons qu’elle ne nous ait pas averties dès notre arrivée.
Nous trouvons un banc où nous choisissons de nous poser pour somnoler mais ce n’est pas vraiment une réussite. Vers 7 heures Juliette décide de se renseigner sur les horaires de bus et par chance, le premier part à 7h30. Remotivées nous prenons donc la route pour Jianshui (3 heures de trajet). Ça fait du bien de pouvoir se reposer un peu… Le chauffeur conduit plutôt bien.
Anecdote pause pipi : car cela vaut tout de même le détour de faire une petite aparté sur la pause pipi, heureusement les hommes vont d’un côté et les femmes de l’autre… Lors de cette première utilisation cela peut surprendre, même si l’exercice de la description n’est pas évident je vais tenter de faire de mon mieux, explication… On entre donc dans une grande pièce rectangulaire où le regard se pose directement sur la grande rigole qui longe parallèlement le plus grand mur du fond. Cette rigole (qui recueille les besoins) est rehaussée de ses deux longs côtés par des murets qui permettent de prendre un peu de hauteur, celui le plus prêt de nous aura la largeur idéale pour poser ses pieds et s’installer aisément comme dans des sanitaires à la turque, le regard vers l’espace commun ! Et oui, il n’y a pas de porte entre cet espace d’intimité et la pièce dans laquelle on se trouve, en revanche, d’autres murets perpendiculaires à la rigole, reposant sur les deux murets longitudinaux, d’une hauteur d’environ 80 cm et positionnés tous les mètres environ font office de séparation.
La technique est simple : s’installer, les pieds sur le muret et faire pipi dans la rigole, où se rejoignent à la vue tous les pipis des voyageuses. L’instant est animé par les aller-venus des femmes venant pour la même raison que moi… A ce moment là il faut oublier toute pudeur !
Nous remontons dans le bus et cette fois-ci nous sommes intriguées par les sucettes-saucisses que mangent les deux hommes de notre rangée. Est-ce du sucré ? du salé ? pour savoir il n’y a qu’à demander ! C’est là que le G’Palemo apporté par Juliette dans ses bagages s’avère une invention très utile ! Nous montrons toutes sortes de dessins et les chinois font arrêter notre doigt sur l’image du cochon. Nous en déduisons donc que leur sucrerie est à la base de viande… Nous ne goûterons pas…
Sur l’heure du midi nous arrivons enfin à la gare de bus de Jianshui, à l’entrée de la ville, nous prenons donc notre premier tuc-tuc qui nous dépose à l’hôtel. Nous l’aidons à trouver l’adresse en langage des signes car ce n’est pas toujours évident de se faire comprendre quand celle-ci n’est pas écrite en caractères chinois, et la tablette continue d’être notre fidèle alliée.
L’hôtel est très chouette et tenu par une femme très accueillante. Elle nous indique notre chambre où nous faisons un somme sans nous faire prier. En fin de journée nous sortons visiter la ville qui est très jolie mais dans un style architectural différent que celui de la région de Shaxi/Dali. Vers 18 heures la faim se fait sentir et nous mangeons un bol de riz aux légumes (35¥) dans un commerce fréquenté par les locaux. Nous attendons la fin de l’averse pour finir notre balade, rentrer à l’hôtel et nous coucher.
Hôtel : Typha International Youth Hostel
Adresse : Ruyi Lane, beside No.253 Lin’an Road, Jianshui, Lin’an, 654300 Chine
Prix : 100¥ la nuit – 1 chambre, 2 lits jumeaux, salle de bain privative
Jour 9 – Mardi 30 août 2016
> Jianshui 建水
Ce matin nous avions prévu de prendre le bus pour Yuanyang mais j’ai été malade toute la nuit, le repas de la veille n’est pas passé. Juliette qui a mangé la même chose est quant à elle en pleine forme. Le réveil est très dur et j’ai du mal à imaginer le plus petit trajet hors de mon lit.
Nous prenons quand même un taxi jusqu’à la gare routière et là l’hôtesse d’accueil nous informe qu’il ne reste qu’une place dans le bus. Par la force des choses nous sommes contraintes de rester une journée de plus à Jianshui pour attendre le lendemain puisqu’il n’y a qu’un bus par jour. Évidemment nous réservons tout de suite notre place à bord du prochain bus afin d’éviter une seconde mauvaise surprise.
Pour moi c’est presque un soulagement, je reprends la direction de mon lit et y reste toute la journée. Mon état commence seulement à s’améliorer le soir vers 21 heures.
Tristement c’est à partir de ce moment que je ne pourrai quasi plus manger normalement jusqu’à la fin des vacances d’où des repas beaucoup plus basiques par la suite… Juliette a occupé sa journée par quelques sorties en ville, pour visiter, faire des courses, poster les cartes postales et tirer de l’argent.